Chap. 31 : L’équipement du Chevalier

Toujoursà l’affût, j’effectuais un tour complet sur moi-même.

 
Rien !Personne !

 
Unenouvelle tape ! Je bondis en avant tout en me retournant épée toujoursbrandie.

 
Rien !Personne !

 
Jene comprenais pas. Bien sûr, que dans cette tour runique, la magie régnaitpartout et sur tout, mais pourquoi me frapper et sur les reins alors que jen’avais fait que respecter scrupuleusement les instructions.

 
Peut-êtredevais-je juste choisir les armes, sans pour autant les emmener ? Jedéposais donc celles-ci à terre. Une longue plainte aigüe se fit entendre, jeles repris aussitôt. Elle cessa de suite.

 
-Ecoutez,je ne sais pas ce que tout cela signifie. Que dois-je faire ? Je vous enprie, aidez-moi, je ne demande qu’à vous obéir.

 
Debout,au centre de la pièce, j’attendais une réponse lorsque la lumière se mit àdécliner rapidement pour n’être plus à nouveau qu’un halo.

Mais,celui-ci n’était plus devant mes pieds pour m’indiquer le chemin, il illuminaiten plein centre de la paroi de gauche, un long couteau en incurvé comme unedemi-lune au manche en ivoire.

Unenouvelle tape ! Cette fois, je ne regardais pas derrière moi, jem’approchais prudemment, tendis les doigts vers l’arme qui se laissa prendre. Unedouce chaleur se propagea dans mes reins et instinctivement, je la glissaisdans ma ceinture à l’endroit exact des légers coups.

 
Lavoix se fit, alors, entendre à nouveau.

 
-Voilàchevalier ton équipement pour effectuer ta quête est complet. Les âmes deswalkyries à qui ont appartenues ces armes par le passé t’ont choisi. A toi d’enêtre digne ! Acquiert la mémoire de l’essence de l’élément auquel chacunecorrespond et tu auras accès à l’expérience de ces valeureuses guerrières.

 
-Commentobtenir cette mémoire ? Comment saurais-je que je l’ai ?

 
-Regardeton bouclier. En son centre est gravée la rune qui symbolise la terre mère.Elle s’activera dès que tu l’auras trouvé. C’est le premier élément qui viendraà toi, car il protègera ton corps des attaques de tes ennemis et ton esprit dessorts de mirage en te permettant de rester ancrer en terre avec l’aide de cellequi partagera cet élément avec toi.

 
J’attrapaisl’écu que j’avais glissé sur mon dos en passant le bras dans la lanière de cuirqui y était accrochée à cet effet. Le tenant d’une main par la poignée, jecaressais le bois poli avec respect. La surface était découpée en troisquartiers chacun d’une couleur différente. Quatre symboles runiques étaientgravés dans le frêne. Leur couleur mate détonait sur le fond brillant.

 
-Partagercet élément, mais comment, je ne comprends pas ?

 
-PatienceChevalier, tout se mettra en place naturellement. N’encombre pas tes penséesavec des questions dont les réponses ne te sont d’aucune utilité pour lemoment.

 
-Bien,si vous le dites, répondis-je d’un ton à la fois déçu et fataliste, quand lapremière rune va-t-elle s’activer ?

 
-Quandle moment sera venu. Laisse le destin s’accomplir. Maintenant rejoint tesquartiers et demain, pour ton entraînement, emporte avec toi ton équipement, nel’oublie sous aucun prétexte, désormais, il ne doit jamais te quitter, de jourcomme de nuit, où que tu ailles, quoi que tu fasses !

 
-Bienje le ferais.

 
Lalumière reprit son chemin vers la porte, je la suivis et sortis. Darkhanm’attendait tranquillement couché aux pieds de Brunhilde. Il se redressa etbaissa la tête, semblant saluer mes armes.

 
-Jevois que les plus féroces des walkyries dont les faits d’armes sont les plusracontés dans nos chants t’ont accordé leur confiance, me dit Brunhilde avec unaccent respectueux que je ne lui connaissais pas.

 
Commeelle regardait avec envie l’épée, je la lui tendis pour qu’elle la prenne. Ellese recula, mains tendues en avant.

 
-Nefais jamais cela chevalier ! Sache qu’elles n’obéiront jamais qu’àtoi ! Elles se sont offertes de t’aider, de t’accompagner dans ta vie decombattant, toi et toi seul ! Quiconque voudra s’en emparer sans que tului donnes volontairement mourra dans d’atroces souffrances. Et l’âme de laguerrière ira directement au Helheim. Personne d’autre que toi ne doit lestoucher, même simplement un instant pour un prêt comme tu voulais le faire avecmoi.

 
Jeregardais l’épée, complètement éberlué devant une telle magie. Je prenaisréellement conscience du précieux don qui venait de m’être fait et décidais demettre toute mon énergie ma vie durant à être digne d’une telle offrande.

 

-Excuse-moiChevalier, mais il me faut y aller, je suis attendue, ajouta Brunhilde enm’adressant un hochement de tête et elle s’en fût d’un pas assuré.

 

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