Dela buée envahissait la salle de bain. Le bassin creusé à même le bloc delapis-lazuli, empli d’une eau chaude et parfumée, occupait la plus grandepartie de l’espace.
Freyavenait de se dévêtir, les yeux fermés elle prenait son temps. Elle avança sonpied et effleura la surface plane de l’eau du bout de ses orteils pour enévaluer la température. Un sourire de contentement se dessina doucement.
Lentement,elle glissa sa cheville et descendit la première marche, puis la suivante. L’eauremontait le long de sa jambe galbée. Elle marqua une pause lorsque l’ondeatteignit le haut de ses cuisses, se pencha en avant, plongea ses mains, écartases doigts, puis les resserra et prenant un peu d’eau dans ses paumes, mouillases bras.
Unlong frisson de plaisir remonta le long de son dos. Son sourire s’accentua.Elle se cambra en arrière et se laissa couler plongeant toute entière.
Quelquessecondes, puis, d’un mouvement souple, elle ressortit, sa longue chevelure disposéecomme une parure humide sur ses épaules rondes.
En soupirant d’aise, elle s’accouda au bord etcommença à se relaxer après les tensions de cette journée d’entraînement.
Elletentait de relativiser les derniers évènements, mais elle ne pouvait s’empêcherde froncer les sourcils. La mère d’Hinge n’avait pu venir chercher le chevalierque dans un seul but : l’emmener dans la Salle des Lames Engourdies.
Elles’était énervée, tapant du talon sur le sol, lorsque Munin était venu lepremier jour lui rappeler sa mission. Mais, au fil des heures passées aux côtésde cet homme, elle s’était étonnée de saténacité et de sa volonté, et, aujourd’hui, elle devait reconnaître que,contrairement à ce qu’elle avait craint au premier abord, il n’était pas simauvais que cela à la course, qu’il avait écouté tous les conseils qu’elle luiavait prodigués s’appliquant toujours à les suivre scrupuleusement, et lorsquele résultat n’était pas celui escompté, il recommençait encore et encore.
Certes,le maniement de la javeline lui était devenu plus familier, mais il n’arrivaittoujours pas à ficher l’arme convenablement dans l’obstacle qui lui étaitdésigné. Le temps manquait pour qu’il assimile complètement la technique.
Pouraffronter les dangers qu’il allait rencontrer sur la phase finale de la quête,il lui faudrait avoir réussi à acquérir l’essence de la mémoire de chaqueélément.
Celuide l’arme de lancer était tout naturellement le vent. Mais jamais aucune guerrière n’y étaitparvenue jusqu’à présent. Une véritable énigme quant à la manière del’obtenir ! Aucun écrit ou document d’aucune sorte, même pas l’ombre d’unelégende ne mentionnait un détail permettant de découvrir le lieu où le trouverou encore sous qu’elle forme il se présentait.
Alorscomment le chevalier pourrait-il réussir là où toutes les plus valeureuseswalkyries avaient échouées ?
Lesâmes de ses ancêtres sauraient s’il méritait de porter les armes de certainesd’entre elles. Mais, elle connaissait toutes les implications de cette visite,et même si elle savait que ce jourviendrait, elle ne pouvait s’empêcher de craindre le moment où il lui faudrait regardercet homme dans les yeux.
Unbruit dans la pièce voisine la sortit de sa rêverie. Sans doute luiapportait-on son repas ? A cette pensée, son estomac se manifesta par unecrampe fort peu agréable.
Ellese redressa, attrapa un morceau de savon, le fit glisser le long de son bras,effleura son aisselle, puis revint lentement sur sa poitrine. Elle le passasous l’arrondi de son sein, descendit le long de son ventre musclé, frottadélicatement sa hanche avant de le passer sur ses fesses, reins creusés,cuisses légèrement écartées, dans une posture très évocatrice de sa sensualité.
Elletermina rapidement, se rinça et attrapa une grande serviette de bain dont ellese drapa en sortant du bassin. Pieds nus, elle rejoignit la table où un dînercopieux l’attendait.
Ellemangea de bon appétit et se coucha fatiguée mais dans l’attente du lendemainqui viendrait bien assez tôt.