Chap. 17 : Où est Hinge ?

Freya se reposait dans ses appartements. Brunhilde s’affairait à ranger la tenue de combat de sa reine.

-« Brunhilde, tu sais ce qu’est devenue Hinge, n’est-ce pas ? »

-« Non, Majesté, je sais seulement que ce sont les dieux qui ont décidé de son destin, tout comme ils décident du nôtre »

-« Mais, elle est toujours en vie, non ?  Les dieux ne peuvent pas l’avoir punie parce que je n’ai pas voulu tuer ma sœur ! Ce serait trop injuste ! Cet homme, on ne sait même pas s’il est l’élu ! Pourquoi s’est-elle entêtée ? Pourquoi ce combat ?»

 -« Les Dieux savent ce qu’ils font, Ma Reine. Demain, nous saurons s’il a réussi à survivre à l’épreuve du Sang Canidale. Alors seulement, vous aurez des réponses à vos questions. Maintenant, il faut vous reposer car si le chevalier survit, il devra encore passer l’épreuve des catacombes de Nerthus. Et pour affronter les dangers qu’il y rencontrera, vous devrez l’initier à l’art du combat d’Odin. »

 -« L’initier ! Non, ça jamais ! Jamais cet homme n’apprendra quoi que ce soit de moi ! Ma sœur a disparu, il y a de grandes chances pour qu’il en soit le responsable, les Dieux ne peuvent exiger cela de moi ! »

 Freya marchait de long en large, ses talons claquant sur le sol, ses longs cheveux blonds dansaient dans son dos en rythme, sa colère la rendait belle et sa lumière intérieure irradiait tout son être.

 -« Je vous en prie, soyez raisonnable, c’est vous qui avez désigné ce chevalier comme étant celui de la légende. Alors vous ne devez pas le rendre responsable de vos tourments, mais suivre à la lettre les Anciens Ecrits. Toute notre civilisation se meure lentement depuis plus de cent ans. Aucune d’entre nous n’a vieilli, certes, grâce au sortilège qui nous a permis d’attendre la venue de l’Elu, mais aucune naissance n’est venue remplacer chaque guerrière morte au combat. Il est temps que la prophétie s’accomplisse, ma Reine ! »

-« Oui, je sais tout cela Brunhilde. Je connais mon devoir en tant que Reine des Walkyries, mais comprends que mon cœur pleure pour ta fille, ma demi-sœur que j’aime comme une sœur. Nous avons été élevée ensemble, avons partagé les mêmes jeux, et si à un moment elle a eu du mal à accepter que je sois la première des guerrières, je ne peux lui en vouloir. »

 Elle s’arrêta et regarda Brunhilde dans les yeux.

 -« Comment peux-tu avec tant de calme appréhender la disparition de la chair de ta chair ? »

 -« Mon calme n’est qu’apparence, l’espoir qu’elle est en vie m’habite, car comme vous, je ne peux croire que nos Dieux aient voulus une telle infamie : une sœur tuant sa sœur, même pour sauver tout un peuple, toute une civilisation, cela ne se peut. Enfin je l’espère de tout mon cœur de mère. »

 
-« Espérons ensemble ! »

 -« Reposez-vous ma Reine, demain est un autre jour, un jour de vérité ! »

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